Que fait un graphiste du Web ? Explications

Le métier de graphiste est essentiel dans la réalisation des sites Internet mais aussi des contenus que l’on peut proposer sur le Web. C’est un métier de créatif qui a plusieurs dimensions puisque certains graphistes réalisent non seulement des infographies mais également un peu d’intégration sur la base d’une connaissance des langages tels que le PHP, le CSS, le HTML évidemment. Mais la dimension artistique du métier de graphiste Web est avant tout primordiale pour se faire une place dans un secteur aujourd’hui soumis à une grande concurrence. Il faut en quelque sorte se faire un nom pour percer et bien entendu avoir de bons contacts dans le domaine du digital.

Comment devient-on graphiste ?

Avant même de parler du Web, un graphiste peut réaliser aussi des prestations en print. C’est-à-dire des supports sur papier, des enseignes, du flocage, de la peinture sur objet publicitaire, de la broderie, du transfert, etc. Le métier ne se limite donc pas à l’univers numérique : il embrasse aussi un vaste champ de créations visuelles pour le monde physique. Un flyer, une affiche pour un concert, un packaging de produit ou même une identité visuelle complète pour une marque locale sont autant de réalisations que le graphiste peut être amené à concevoir dans sa carrière. Il existe pour l’ensemble de ces activités, et pour l’apprentissage des techniques, de nombreuses écoles et universités à travers la France. Ces formations abordent non seulement les fondamentaux du dessin, de la couleur, de la typographie, mais également la culture artistique, la communication visuelle et, de plus en plus, les outils numériques nécessaires à la conception graphique. Des stages en entreprise viennent souvent compléter ces cursus, permettant de développer un portfolio et d’acquérir une expérience pratique, indispensable pour se lancer dans ce métier.

Cependant, tous les graphistes ne passent pas forcément par des voies académiques traditionnelles. Certains graphistes freelance apprennent sur le tas, à force d’expérimentations personnelles, de tutoriels en ligne, ou encore en participant à des projets associatifs ou bénévoles. D’autres montent carrément des agences de communication qui proposent, en plus des solutions de design, de la stratégie de communication pour les entreprises, preuve que le métier peut aussi évoluer vers des postes de direction artistique ou de gestion de projet.

Les graphistes sont donc issus de formations très hétérogènes. Certains, ceux notamment qui ont appris de manière autonome, ont suivi des formations sur Internet pour la plupart. Aujourd’hui, l’offre en ligne est pléthorique : plateformes de MOOC, écoles en ligne, chaînes YouTube spécialisées, forums de créateurs, groupes Discord d’entraide… Ces nouvelles formes d’apprentissage permettent à chacun d’évoluer à son rythme, selon ses besoins et ses ambitions, tout en développant un style propre.

Notons enfin qu’il existe de prestigieuses écoles de graphisme, certaines accessibles sur concours, qui délivrent des diplômes reconnus par l’État. On peut citer parmi les plus renommées :

  • Les Gobelins,
  • L’ENSAD (École nationale supérieure des arts décoratifs),
  • L’ECV (École de communication visuelle),
  • L’ESAG Penninghen,
  • L’école Estienne…

Ces écoles offrent des formations de haut niveau, avec une approche professionnalisante, une exigence artistique forte, et souvent des débouchés variés dans le cinéma d’animation, le motion design, la direction artistique, la publicité ou le Web design. Elles bénéficient d’un réseau d’anciens élèves solide, et leur nom seul peut parfois ouvrir des portes dans les milieux créatifs. En cherchant sur Internet, vous en trouverez probablement une proche de chez vous, que vous soyez en grande ville ou en région. Mais il ne faut pas s’arrêter à la notoriété d’un établissement : le plus important reste d’évaluer si le programme proposé correspond à vos aspirations (print, digital, animation, design produit, etc.) et à votre mode d’apprentissage.

Attention, graphiste n’est pas simplement un métier où vous maniez Photoshop, Illustrator ou Gimp. Ces outils sont des moyens, pas une finalité. C’est un métier où les interactions humaines priment sur la seule réalisation technique pour aboutir au meilleur rendu possible. Le graphiste doit savoir écouter, reformuler, comprendre les attentes implicites de ses clients, proposer des pistes créatives, argumenter ses choix, et parfois savoir faire preuve de diplomatie lorsque ses propositions sont remises en question. La capacité à travailler en équipe, à gérer des retours, à intégrer des contraintes techniques ou budgétaires fait partie intégrante du métier. Ce n’est pas un métier solitaire : c’est un métier de communication visuelle, où l’humain reste au cœur de la démarche.

Enfin, devenir graphiste, c’est aussi faire preuve d’une veille constante. Les tendances graphiques évoluent, les outils changent, les attentes des clients aussi. Le style « flat design », les dégradés dynamiques, les typographies variables ou encore les animations web sont des exemples de mouvements graphiques qu’un professionnel doit connaître pour rester à jour. Le métier demande donc curiosité, adaptabilité et un goût affirmé pour l’innovation créative.

devenir graphiste

Comment assurer la relation client en étant graphiste ?

Si on est graphiste indépendant, on a intérêt à être très exigeant sur la nature de la relation commerciale avec les entreprises. Il est en effet probable que beaucoup de personnes ne comprennent pas le temps de travail et de réalisation que vivent les graphistes. La recherche pour un logo peut être longue, alors même que le temps de réalisation de celui-ci peut être relativement court. Ce qu’on vend, en réalité, ce n’est pas juste un dessin ou un fichier vectoriel, c’est un processus créatif. C’est une réflexion, des croquis, des échanges, parfois des dizaines de versions pour arriver à la bonne. Et tout cela, le client n’en voit souvent qu’une partie. Il est donc impératif de bien cadrer la mission dès le départ, avec un brief détaillé, des objectifs clairs, un calendrier et, si possible, une feuille de route avec les points de validation. Cela évite de nombreux malentendus par la suite.

De même, pour comprendre les besoins clients, il est souvent nécessaire de faire plusieurs entretiens et plusieurs essais avant de pouvoir « faire mouche » sur les souhaits. Chaque entreprise a sa propre identité, sa propre vision, ses codes, ses attentes… mais elle n’est pas toujours capable de les formuler clairement. Le rôle du graphiste, c’est aussi de poser les bonnes questions, de reformuler, de détecter les signaux faibles et de proposer des directions créatives qui soient cohérentes avec l’image de marque.

Le mieux est donc d’évaluer une tarification au TJM (Taux Journalier Moyen), sachant qu’un logo peut prendre plusieurs jours, et dans certains cas, plusieurs mois pour être réalisé. Et il ne faut pas hésiter à facturer aussi le temps de réflexion, les recherches d’inspiration, les échanges par mail, les réunions… car tout cela fait partie du travail. Une bonne estimation, ce n’est pas seulement le temps passé sur Illustrator, c’est tout ce qui entoure le projet. Il en va de même pour les affiches, les flyers, les chartes graphiques complètes, ou encore les interfaces d’application mobile. Les retours sur les maquettes d’un site Internet peuvent être très longs. Entre les ajustements graphiques, les révisions de contenu, les allers-retours parfois flous avec les équipes marketing ou les décideurs, il est essentiel de savoir poser des limites. Par exemple, prévoir un nombre maximum de retours compris dans le devis (deux ou trois en général), et facturer les modifications supplémentaires si besoin. Cela évite les allers-retours sans fin et responsabilise le client.

Nous n’évoquons pas à ce stade les professionnels qui font également ensuite l’intégration (en CSS, JS, HTML 5 etc.), mais cela rajoute bien entendu une couche de complexité supplémentaire. Là encore, il faut être très clair sur le périmètre de la prestation. Est-ce que le graphiste fournit uniquement les maquettes ? Est-ce qu’il fait du responsive design ? Intègre-t-il le tout dans un CMS comme WordPress ou Prestashop ? Tous ces éléments doivent être précisés noir sur blanc dès le devis initial.

Il faut aussi être prêt à dire non. Tous les clients ne sont pas forcément de bons clients. Certains essaient de négocier les prix à outrance, d’autres veulent tout « pour hier », ou demandent un style qui ne correspond pas à ce que le graphiste sait (ou veut) faire. Apprendre à refuser une mission, même quand elle semble bien payée, peut éviter beaucoup de stress par la suite. Un bon projet, c’est aussi une bonne relation humaine. Enfin, pour faciliter la communication, certains graphistes utilisent des outils de suivi de projet comme Trello, Notion, Asana ou même un simple Google Docs partagé. Cela permet de centraliser les demandes, de suivre l’avancement, et d’avoir un historique des modifications. D’autres utilisent aussi des plateformes comme Slack ou Mattermost pour échanger rapidement avec leurs clients. Ce sont des petites choses qui peuvent faire une vraie différence dans la perception de votre professionnalisme.

Être graphiste aujourd’hui, c’est donc autant savoir créer que savoir gérer une relation commerciale, établir un climat de confiance, poser des limites claires, et faire preuve de pédagogie. Et c’est souvent ce volet-là, bien plus que la technique, qui fait toute la différence entre un débutant et un professionnel reconnu.

assurer relation client graphiste

Que demander à un graphiste si on est client ?

Commencez par demander des références, des réalisations en rapport avec ce que vous demandez au graphiste. L’objectif ici n’est pas de trouver une copie de ce que vous avez en tête, mais plutôt de comprendre l’approche du professionnel, sa méthode de travail, sa capacité à s’adapter à différents styles ou secteurs. Un bon graphiste est avant tout un créatif capable de s’immerger dans votre univers pour traduire visuellement votre message, pas un simple exécutant. L’essentiel ici n’est pas d’avoir la même chose qu’un autre (bien au contraire), mais d’avoir un rendu explicatif du pourquoi cela a été réalisé ainsi. Est-ce que la charte graphique proposée répondait à une problématique de lisibilité ? Est-ce que les choix de couleurs ont été pensés pour renforcer une émotion particulière ou refléter des valeurs de marque ? Ce sont ces éléments-là que vous devez chercher à comprendre lors de vos premiers échanges avec un graphiste.

C’est la même chose pour la création de site Internet (Vous le savez, impossible de faire sans site Internet aujourd’hui) : Les réalisations et les créations ne présument pas forcément du rendu que vous aurez, mais elles visent toutes un objectif que le professionnel doit être en mesure de vous expliquer, même brièvement s’il y a tenue au secret professionnel. Une maquette web n’est pas là pour « faire joli », elle est conçue pour guider l’utilisateur, rendre la navigation fluide, hiérarchiser les contenus. Il faut que le graphiste puisse justifier ses choix, même simplement.

Vous pouvez également lui poser quelques questions simples mais révélatrices :

  • Combien de temps en moyenne prend une mission comme la vôtre ?
  • Comment s’organisent les retours client dans le processus ?
  • Est-ce qu’un cahier des charges est demandé ou est-ce qu’un brief suffit ?
  • Quel est le nombre de propositions initiales incluses ?
  • Quels sont les livrables fournis à la fin (formats, droits d’usage, fichiers sources, etc.) ?

Un professionnel saura répondre sans détour à ces questions, et c’est souvent à ce moment-là que vous verrez s’il y a une bonne communication. Car une mission réussie, ce n’est pas seulement un joli visuel à la fin, c’est une relation fluide tout au long du projet.

Autre point à ne pas négliger : assurez-vous que le style du graphiste vous parle. Il est toujours préférable de choisir un créatif dont les productions vous plaisent naturellement. Cela évite les déceptions et les incompréhensions. N’oubliez pas que le graphisme, c’est aussi une affaire de sensibilité. Si le style est trop éloigné de ce que vous imaginez, il vaudra mieux passer votre chemin, même si le devis est attractif.

Et justement, parlons budget. Trop souvent, les clients comparent uniquement les prix, sans prendre en compte la qualité du travail fourni, le niveau d’écoute, ou la capacité à proposer des idées originales. Un graphiste qui prend le temps de comprendre votre projet, qui est force de proposition, qui vous guide tout au long du processus, vaut souvent bien plus qu’un devis 20% moins cher mais bâclé ou générique.

Attachez-vous à la qualité et à l’originalité créative avant le prix !

Un bon graphiste n’est pas simplement là pour “exécuter” une commande. Il est là pour vous aider à faire passer un message, à construire une image cohérente, à créer un impact visuel qui dure. N’hésitez donc pas à lui faire confiance sur certaines décisions, même si elles vont parfois à l’encontre de vos premières idées. C’est aussi ça, travailler avec un professionnel : accepter de se laisser surprendre.

Enfin, et c’est souvent oublié, pensez à demander si le graphiste travaille seul ou s’il est entouré d’un réseau de professionnels (photographes, développeurs, imprimeurs, rédacteurs…). Cela peut être un vrai plus pour faire avancer un projet plus large sans devoir tout gérer vous-même. Certains graphistes savent aussi coordonner des projets globaux, ce qui vous fait gagner du temps et de la cohérence sur l’ensemble.

Bref, si vous choisissez un graphiste, faites-le pour son regard, sa capacité à comprendre vos enjeux et à vous accompagner au-delà de la simple création d’un visuel. Car derrière chaque bonne identité graphique, il y a une bonne collaboration.

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